MiniReview: "Fou de Vincent" de Hervé Guibert

Le livre devant une partie de ma bibliothèque de littérature LGBTQ.

 Qu’est-ce que c’est?

Un court roman, mémoires, un journal intime, par le français Hervé Guibert, publié en 1989.

 

C’est assez flou en tant que description. Un roman? Mémoires ?

Bon, c’est l’histoire de la relation entre l’écrivain et un jeune homme—un adolescent au début de leur relation—entre 1982 et 1989, mais présenté à rebours. On commence à la fin, la mort de Vincent, et continue jusqu’au début.

 

Une étrange manière de procéder.

Ça marche bien. On sait dès le début du livre que les choses vont se terminer mal, ce qui donne au lecteur le loisir de ne pas se concentrer sur une progression de faits, mais de vivre pleinement chaque épisode.

 

C’est une aventure amoureuse?

Beaucoup plus compliqué que ça. C’est parfois une obsession de la part de Guibert. Comme Guibert, on ne sait pas trop comment interpréter les actions de Vincent. Il est jeune, immature, accroché aux drogues. Compliqué. De toute évidence plus intéressé par les femmes que par les hommes, mais content de prendre ce que Guibert est avide à lui offrir. Vincent survient et disparaît dans la vie de Guibert comme une fantôme.

 

On est dans les années 80. Le sida, ça plane?

Je dirais qu’il est partout, mais rarement identifié, et certainement pas le sujet du livre. On a l’impression de deux personnes qui continue de vivres leurs vies malgré la peste qui les entoure, et peut-être les infecte.

 

Ce sont des sujets qu’on a rencontré dans plusieurs romans, films, séries : la vie des gais pendant l’ère du sida. Est-ce que ce livre apporte quelque chose de spécial ?

Oui. D’abord, le style. Ce n’est pas un roman en tant que tel. Guibert écrit dans un style parfois poétique, parfois érotique, parfois pornograph-ique. C’est puissant, son écriture. Il décrit une relation complexe, qui apporte son lot de souffrance. Beaucoup de souffrance. Mais jouissance aussi, dans une perspective largement sexuelle plutôt qu’affective.

 

Étoiles?

Deux. C’est un petit livre que je ne vais pas oublier, je crois, et que je vais relire pour son honnêteté, sa compréhension que la vie amoureuse des hommes gais peut s’avérer pas mal sombre. 

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